Udo von Treskow

Studio F. Brandt à Flensburg, General Von Tresckow, tirage albuminé contrecollé sur carton, après 1871, collection privée

Entre 1818 et 1822, Il intègre les Cadets à Potsdam et Berlin puis rejoint le 4ème Jägerbataillon (bataillon de chasseurs) de l'Armée prussienne. Il est promu sous-lieutenant en 1829, puis premier-lieutenant (oberleutnant) en 1846. Le 27 novembre 1848, devenu capitaine, il commande une compagnie du 3ème bataillon de chasseurs (Jägerbataillon).

Nommé Colonel du 53ème régiment d’infanterie, il se distingue dans la guerre contre le Danemark en 1864 puis contre l’Autriche en 1866. Le 8 juillet 1866, nommé général, il prend le commandement de la brigade d'infanterie de la garde du IIème corps d'armée.

Le 30 octobre 1866, il devient commandant de la 33ème brigade d'infanterie dans la ville hanséatique de Hambourg.

Au début de la guerre contre la France, le 19 juillet 1870, Udo von Tresckow commande la 1ère division de Landwehr du corps d’armée du général Von Werder, avec laquelle il participe au siège puis à la prise de Strasbourg du 16 au 28 septembre 1870.

A la tête de près de 40000 hommes, il est chargé par le général von Werder de s’emparer de la place de Belfort. Le 3 novembre 1870, ses troupes achèvent l’encerclement de la ville.

Après plusieurs attaques infructueuses, constatant que la ville est remarquablement commandée et défendue, il ordonne un bombardement massif de la cité à compter du 3 décembre 1870.

Le 17 décembre 1870, arrive au quartier général français, une députation suisse munie d’une lettre du Président de la Confédération helvétique. Elle demande l’évacuation de Belfort des vieillards, des femmes et des enfants. Les conditions proposées par le colonel Denfert-Rochereau sont remises à la délégation suisse qui les transmet au général von Tresckow. Ce dernier les refuse, ainsi la population de Belfort voit-elle ses espoirs s’envoler.

Le 4 février, face aux rumeurs annonçant la capitulation de Paris et la conclusion d’un armistice en France, le colonel Denfert-Rochereau envoie au général von Tresckow, une lettre dans laquelle il dit qu’il désire connaître les événements qui se sont passés en France ces derniers jours. Il le prie de bien vouloir autoriser son officier d’état-major, le capitaine Châtel à traverser les lignes prussiennes. La demande est acceptée.

Le 8 février au soir, le colonel Denfert-Rochereau ayant appris qu’un armistice a été conclu et que la place de Belfort en a été exclue, demande la suspension des hostilités jusqu’au retour du capitaine Châtel.

La demande est cette fois refusée par le général von Tresckow.

Le général Udo von Tresckow, portrait stylisé d'après une carte postale ancienne, photo : Cadets de la Défense du Territoire de Belfort

Le 8 février, le général von Tresckow montre la même fermeté, d’aucuns diraient dureté, vis-à-vis des soldats prussiens prisonniers de guerre dans la prison de Belfort. Ces derniers, craignant de mourir sous les bombes lancées sur la ville par leurs compatriotes, avaient sollicité auprès de von Tresckow, via Denfert-Rochereau, d’être évacués de la ville, en échange de la sortie des enfants et des vieillards belfortains. Von Tresckow répondit sèchement par la négative à ses soldats et officiers prisonnier, en ces termes :

« Il dépendait de vous de vous rendre prisonniers ou non. Ayant pris le premier parti, vous devez en supporter les conséquences. »

Le 12 février, le généralissime Von Moltke commandant en chef de l’armée prussienne, autorise le général von Tresckow à accepter la reddition de la place si le colonel Denfert-Rochereau ne pose pas d’autres conditions que la libre sortie de la garnison avec les honneurs de la guerre. Le général von Tresckow répond que 60 canons ont été mis en batterie sur les hauteurs des Perches et demande un délai de 48 heures avant de soumettre ces propositions au commandant de Belfort. Il a l’intention de faire ouvrir le feu des batteries des Perches dès le 14 février afin d’obtenir la reddition de la place.

Il lance au colonel Denfert-Rochereau l‘ultimatum suivant :

« Je me suis établi sur les Perches, et je possède maintenant les moyens nécessaires pour détruire le Château [la Citadelle]. (…) C'est de vous seul qu'il dépend maintenant d'épargner, par la conclusion d'une capitulation honorable, une plus grande effusion de sang. (…) Je n'attends pas de réponse précise, mais j'attendrai douze heures avant de recommencer mes attaques renforcées. Si d'ici là je ne reçois pas de vous une proposition acceptable, je ne reculerai pas devant les mesures les plus extrêmes, certain que, pour accomplir ma mission, un seul chemin m'est tracé ».

Face à cet ultimatum, le commandant de la place ne voit qu’une réponse possible : le silence.

Il décide donc d’attendre la suite des événements lorsqu’un messager du général prussien est annoncé. Il apporte une dépêche du ministre des affaires étrangères français, Ernest Picard, contresignée par le chancelier allemand Otto von Bismarck :

« Le commandant de Belfort est autorisé, vu les circonstances, à la reddition de la place. La garnison sortira avec les honneurs de la guerre, et emportera les archives de place ; elle ralliera le poste français le plus voisin ».

Le 15 février est établie une convention d’armistice prévoyant une évacuation des soldats français le 18 février au plus tard.

Dès le départ des soldats français, une partie de l'armée assiégeante entre dans Belfort par la porte de Brisach, musique en tête, et défile sur la place d'Armes devant le général von Tresckow et son état-major.

En janvier 1871, Udo von Tresckow est nommé Generalleutnant, l’équivalent français de général de division, et est le 17 février 1871 décoré de l’ordre pour le Mérite, ayant déjà reçu les Croix de fer de 2ème et 1ère classe.

Udo von Tresckow est promu le 12 mai 1875 général de l'infanterie, l’équivalent de général de corps d’armée en France.

Udo von Tresckow reçoit d’autres distinctions pour ses faits d’armes, notamment l'Aigle Rouge étoile de 1ère classe avec épées et feuille de chêne. Il est récompensé de la grande croix de Saxe et de l'Ordre du mérite militaire bavarois.