La casemate Denfert-Rochereau

La casemate 22 aujourd'hui, photo : Cadets de la défense du Territoire de Belfort

La casemate 22, appelée plus tard casemate Denfert-Rochereau, a été créée par le général Haxo, ingénieur militaire qui a remanié les fortifications de Belfort entre 1817 et 1838. Intégrée dans le bastion 22 surplombant la porte de Brisach, elle protège l’accès à la citadelle.

Le colonel Denfert-Rochereau, gouverneur de la place, estimant qu’il s’agissait du lieu idéal pour s’abriter avec son état-major, s’y installe le 25 novembre 1870 avec des personnels des services du Génie et du télégraphe militaire.

Doté de deux entrées, une sur le dessus vers la citadelle, une autre au niveau inférieur vers la ville, l’ouvrage fait la liaison entre les deux sites. Ce double accès permet au service d’artillerie de la place d’acheminer à couvert des canons d’un endroit à un autre grâce à des escaliers-rampes. L’issue vers la ville permet au commandant de la place de rester en contact avec les autorités civiles comme le maire Edouard Mény ou le préfet Jules Grosjean. Il peut ainsi gérer les opérations depuis le poste de télégraphie, à proximité de la porte de Brisach. Treize lignes télégraphiques différentes mettent en relation le gouverneur avec les différents sites défensifs.

Depuis le dessus de la casemate, Denfert-Rochereau peut observer les abords de la ville, sans être atteint par les tirs de l’artillerie prussienne venant de Vézelois, Pérouse, des Perches ou de Bavilliers. La garnison française a également installé des canons sur la plate-forme haute mais pas à l’intérieur.

Il a été fait reproche au Colonel Denfert-Rochereau d’être resté à l’abri en ce lieu alors que la population subissait depuis le 3 décembre 1870 et durant 73 jours, un terrible bombardement.

La casemate dite Denfert-Rochereau photographiée par Adolphe Braun au lendemain du siège, collection privée
Le colonel avait seulement appliqué l’article 254 du règlement de 1863 des places-fortes du Second Empire interdisant au commandant d’une place de s’exposer au tir ennemi.

Après l’épisode du Siège de 1870-1871, la casemate Denfert-Rochereau a été mise en sommeil et n’a pas trouvé une fonction spécifique. Elle a été cependant intégrée dans l’inventaire des lieux mis à disposition de la population par le plan de défense passive des années trente pour s’abriter en cas de bombardement.