Belfort en 1870

Belfort en 1870-1871, extrait de la carte de l'ouvrage d'Edouard Doll, cf. bibliographie (source gallica.bnf.fr / BnF)

Le Belfort de 1870 n’a rien à voir avec la ville que nous connaissons aujourd’hui.

A l’époque, Belfort est toujours assez semblable à la ville fortifiée créée par Vauban au XVIIe siècle. La ville est entourée d’un haut rempart pentagonal à l’intérieur duquel sont adossées des casernes sur presque toute sa circonférence. Au cœur de cet ensemble, la vie civile, avec ses petites rues, ses maisons anciennes, ses commerces, ses places, dont la place d’Armes actuelle.

La vieille ville est bordée du côté ouest par un rempart, qui relie les tours 41 et 46 toujours présentes de nos jours. Ce rempart et la porte de France percée en son milieu seront détruits après la guerre de 1870 pour accompagner l’essor de la ville.

La ville, y compris ses faubourgs, compte environ 6400 habitants, et plus de 17000 militaires composant la garnison de la place. A l’extérieur des remparts, jusqu’à la rivière la Savoureuse, est aménagée une zone dégagée de glacis dessinée par Vauban lors des travaux de fortifications qu’il mène à Belfort entre 1687 et 1703.

Sur la rive droite de la Savoureuse, les faubourgs commencent à se développer. Les constructions y restent encore espacées. On y trouve des ateliers et échoppes d’artisans, des fermes, des auberges, des cabarets. Rien à voir avec la densité urbaine que l’on connaît aujourd’hui du nord au sud de Belfort le long de la Savoureuse.

Etienne Prosper Berne-Bellecour, Etude pour le panorama du siège de Belfort ©Musée(s) de Belfort

Le chemin de fer est arrivé à Belfort en 1858 et une gare a été construite à son emplacement actuel. La gare est placée sous la protection du fort des Barres pendant le siège.

Le maire Edouard Mény et les commerçants de la ville souhaitaient que la gare soit implantée plus près de la porte de France mais n’ont pas obtenu gain de cause.

La ligne de chemin de fer arrive de Paris par le nord, et bifurque au sud de Belfort vers Mulhouse d’une part, Besançon d’autre part. En 1870, Belfort n’a quasiment en France aucune notoriété. L’héroïque siège de 1870-1871 lui donne alors une forte visibilité sur la scène nationale.

Restée française au sortir du conflit, la ville profite après la guerre de l’arrivée de nombreux habitants et industriels alsaciens désireux de rester français et d’éviter les nombreuses taxes douanières. La ville change rapidement de visage pour devenir au début du XXe siècle une importante ville industrielle.