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La porte de Brisach

La porte de Brisach, photographie ancienne

La porte de Brisach tient son nom de la ville allemande de Breisach am Rhein (Vieux-Brisach en français).

Son fronton triangulaire est paré d’une représentation du soleil, emblème de Louis XIV, et de sa devise "Nec pluribus impar" (nul ne peut lui être comparé). Elle est agrémentée d’un médaillon central orné de fleurs de lys, symboles de la royauté capétienne. Les sculptures du blason représentent nombre d’attributs guerriers : faisceau de drapeaux, trophées, canons, flèches...

Porte majestueuse malgré son caractère d’abord défensif, la porte de Brisach était une des deux portes donnant autrefois accès à la ville fortifiée. Une seconde porte, appelée porte de France, semblable à s’y méprendre à celle de Brisach, traversait le rempart ouest, détruit fin XIXe siècle pour permettre l’essor de la ville.

Anonyme, la porte de France au moment de la sa démolition, tirage argentique ancien, fin XIXe siècle ©Musée(s) de Belfort

En 1870, les deux portes étaient toujours en place comme l’ensemble du rempart pentagonal protégeant la ville.

Tout comme l’ex porte de France, la porte de Brisach doit sa qualité défensive à sa construction massive en grès rose, son pont levis et son accès extérieur par un passage courbe au travers d’un ouvrage appelé « demi-lune », empêchant tout ennemi s’approchant d’avoir la porte en visée.

La porte est reliée à la Citadelle par un ensemble de fortifications et casemates, dont la fameuse casemate 22 du colonel Aristide Denfert-Rochereau.

Derrière la porte, à l’intérieur, on trouve la vieille-ville. En 1870-1871, s’y côtoyaient civils et militaires. La porte permettait aux uns et aux autres de rejoindre le faubourg de Brisach, et le pré Gaspard, nommé aujourd’hui cimetière des Mobiles. C’est à cet endroit, à partir du 8 décembre 1870, qu’ont été enterrées une grande majorité des victimes civiles et militaires durant le siège.

Pour les villes fortifiées, les portes deviennent des symboles importants pour tous. En effet, c’est par la porte de France que la garnison française du colonel Denfert-Rochereau a quitté Belfort les 17 et 18 février 1871. Ce dernier jour, à 14h, les troupes allemandes ont pénétré dans la ville par le Porte de Brisach. Symboliquement, le 2 août 1873, c’est par cette porte qu’elles quittent la Cité du Lion marquant de fait la fin de son occupation.

Eugene Ciceri et Benoist, Les Prussiens quittent Belfort, lithographie Veuve Bader, Mulhouse ©Musée(s) de Belfort

La Porte de Brisach et ses abords ont été classés Monuments Historiques en 1907 et 1913.